miércoles, 11 de febrero de 2015

                         Introduction:

Pendant les années 60, toute l’Europe connaît une période de croissance économique. L’Italie vit la période surnommée “Il miracolo italiano” . De 1957 à 1960, la production industrielle augmente de 30% ainsi que la croissance économique de 6% . En parallèle à cet essor, l’Italie est le témoin du développement de grands mouvements sociaux tels que “La contestazione studentesca”. Partout, les mouvements étudiants et ouvriers se succèdent. Ce mouvement prend le nom de “Sessantotto”. Les élèves occupent les grandes universités,  s’ensuivent de violents affrontements entre eux et les policiers. De nouvelles organisations d’extrême-gauche voient le jour partout en Italie, mais surtout à Rome où les grandes manifestations et occupations d'universités deviennent fréquentes . C’est dans ce contexte que Fellini vit ses heures de gloire avec la sortie de ses plus grands films tel que La Dolce Vita , 8 ½  , Les clowns ou Amarcord . Federico Fellini naît  en 1920 à Rimini dans la région d’Emilie-Romagne. Il est issu d’une famille bourgeoise. Son enfance est marquée  par le pouvoir, le fascisme et l'Église . En 1943 , il épouse celle qui sera la femme de sa vie, Giulietta Masina . Il signe son premier succès en 1954 avec la Strada. Dès lors, Fellini devient le grand réalisateur de la Cinecitta pour les 30 ans à venir  . Il mourra en 1993 à Rome et aura droit à des funérailles nationales. De fortes obsessions ont guidé toute sa vie : il s’agit du pouvoir de l'Église , des femmes , du fascisme et d’un certain monde onirique. Tous ces thèmes sont en permanence présents dans ses films . Il parsèmera ses films de ses obsessions à chaque fois en rapport avec des souvenirs ou des expériences personnels. Il crée ainsi un cinéma unique et qui lui est propre.  Dans cette étude analytique sur Fellini et son travail, on cherchera à savoir :
Dans quelle mesure les personnages et l’univers de Fellini créés durant les années 1960-70 ont réussi à faire de lui un des apôtres du cinéma du XXe?. Nous verrons l’influence qu’a eu son enfance ainsi que sa vision de Rome, comme source de sa création. Nous étudierons les caractéristiques de ce monde onirique porté à l’écran et ce qui le rend unique. Enfin, nous terminerons sur la représentation de la femme dans les films de Fellini. 
Axe I: L'enfance de Fellini, pilier de sa création .
Le Fascisme et l'Église ont profondément marqué l’enfance de Federico Fellini. On peut le voir dans chacun de ses films, en particulier dans Amarcord , film entièrement autobiographique , où Fellini raconte son enfance à Rimini durant les années du fascisme italien lorsque l'Église était omniprésente dans la société. C’est a partir de Huit et demi, son film le plus personnel, que Fellini rompt avec les néo-réalistes (qui contrairement à lui veulent filmer l’instant présent n’ayant pas de scénario et prenant comme acteurs des passants dans la rue) en parsemant ses films de ses souvenirs et de ses fantasmes . Avec le récit de son enfance , il commence donc la création de l’univers Fellinien, un cinéma qui lui ressemble et transcrit fidèlement ses obsessions .
 

a) Le Fascisme : un Régime fait de lourdeurs et de soumission .

Une de ses grandes obsessions est le Fascisme, c’est dans Amarcord que le réalisateur nous le montre en insistant bien sur son coté burlesque, il veut décrire ce moment de perte de repère des italiens qui se tourne vers un régime pesant, oppressant (comme quand le père anarchiste de Titta est arrêté et humilié) et réducteur, comme l’on peut le voir lorsque les jeunesses fascistes doivent faire des exercices, les garçons avec des fusils et les filles avec des cerceaux. Dans les autres films de Fellini,  le fascisme est évoqué  mais de façon très secondaire. Ici, il prend une place d’importance dans les souvenirs de son enfance à Rimini  . En effet, à l’écran son personnage ,qui n’est en vérité que lui enfant, se nomme Titta. Il possède déjà des obsessions felliniennes qui sont en partie dues à son adolescence : son amour pour la Gradisca, coiffeuse et véritable icône de beauté de la ville ou son fantasme sur les postérieurs des femmes . Titta fait partie comme tous les autres jeunes de son école des jeunesses fascistes et doit rendre hommage au Duce dans une des scènes d’Amarcord en accomplissant des exercices de combats pendant que les filles font de la gym . A la fin de la scène, tous se rassemblent devant une tête de Mussolini, faite de fleurs pour lui montrer leur soutien indestructible. Parmi cette foule, on voit les enseignants de Titta qui se sont reconvertis pour l’occasion en officiers du régime. Ciccio Marconi, un ami de Titta, imagine alors un mariage qui l’unirait à sa bien-aimée Aldina devant la tête de Mussolini qui se met soudain à parler.


 Cet extrait nous montre tout le ridicule et la toute puissance du régime qui endoctrine les enfants les poussant à acclamer le Duce, incarné par une tête monstrueuse, certains tel que Ciccio pense même que le régime peut les aider à réaliser leur rêve comme celui de le lier à Aldina . La reproduction des défilés fascistes est ici respectée avec le nombre des officiers en costumes impeccables, de drapeaux italiens, d’oriflammes tout cela dans une parfaite symétrie autour de la tête de Mussolini. Mais tous ne sont pas à ce défilé, le père de Titta est enfermé chez lui par sa femme et enrage d’entendre les cérémonies fascistes car il fait partie de la minorité de la population qui refuse de se laisser dicter sa conduite étant anarchiste. La figure du père enfermé tel un enfant est ainsi désacralisée  .
Avec cette cérémonie, Fellini nous montre ses souvenirs du fascisme tels qu’il les a vécus  comme un rassemblement à la gloire de l’abrutissement et de la soumission. Soumission physique et soumission morale. Physique car le père de Titta est peu après arrêté car on l’accuse d’avoir mis l'internationale à la radio sur le clocher. Il est alors humilié par les officiers fascistes qui le forcent à avaler de l’huile de ricin à la gloire de l’Italie éternelle. Et morale car les enseignants, à l'école et en dehors, inculquent aux jeunes l'idéal fasciste et la pensée du Duce .
Même La Gradisca, plus belle femme de la ville et idole de Titta, fait l'éloge du fascisme. Elle épouse d’ailleurs un officier de Mussolini . Dans la scène très sensuelle au grand hôtel, elle attire même les faveurs d’un haut placé du régime qui est la représentation du régime fasciste par Fellini . Le prince, comme il l’appelle, est montré comme une coquille vide avec un costume d’un autre temps fait de plumes blanches, d’un costume militaire blanc et d’innombrables médailles. Il s’allonge avec une nonchalance et une lenteur faisant penser à une sorte d'épouvantail. Sans parler de ses acolytes qui à l'arrivée de la Gradisca agissent de manière exagérée et burlesque . Tous ces personnages sont vides et ridicules. Ils incarnent le régime mussolinien élevant au rang de personnalité importante des personnes sans intérêt comme s’ils n’étaient qu’un décor prestigieux pour les Italiens cachant une idéologie vide de sens et sans but réel. L'apothéose de cette lourdeur dictatoriale se trouve dans la scène où tout le village part en bateau pour voir et féliciter la gloire du régime ; le paquebot Rex.

 Avec ce paquebot, le régime donne alors une illusion faite de lumière et de machines lourdes et puissantes qui obscurcissent la raison. En excitant la fierté italienne, en leur montrant ce qu’ils peuvent accomplir, ils en oublient leur vie assez pénible.
https://bienvu.files.wordpress.com/2012/01/amarcord.jpg
Le Fascisme est seulement évoqué dans tous les autres films de Fellini . Dans Fellini Roma, ’on voit des portrait de Musssolini dans la salle de classe . Dans la scène du Music-hall, l’homme au micro dit croire en la victoire de l’Italie fasciste et éternelle,  mais sinon il n’y a que dans Amarcord que Fellini se plonge dans ce sujet qui l’a marqué et a affecté son regard sur l’homme. Un autre sujet accroche le regard qu’il porte sur l’humain, un sujet qu’il met toujours en parallèle avec le Fascisme dans ses films et qui a profondément marqué son éducation et son enfance: il s’agit de l’Eglise.

b) L’Église austère et restrictive

http://tourismeetenvironnement.blogs.nouvelobs.com/media/01/02/772533361.jpg
En effet, Fellini ne manque jamais une occasion de nous donner son avis sur l’Eglise catholique si présente dans la société italienne . Ainsi dans La Dolce Vita plusieurs scènes  sont en rapport avec la religion comme dans la scène d’ouverture avec le Christ ou encore quand Anita Eckberg habillée en prêtre se promène dans la basilique Saint Pierre ce qui est une provocation évidente de voir cette femme pulpeuse en habit religieux. C’est bien entendu un pied de nez de Fellini à l'autorité cléricale très influente sur l’art italien de l'époque .Dans ces extraits de La Dolce vita, Fellini ridiculise l’Eglise et la montre comme coupée des réalités ,en faisant survoler Rome par un Christ géant par exemple,  et s’accrochant à une forme de foi disparue comme lorsque les enfants disent avoir vu la Vierge. Ils font courir les croyants aux quatre coins du champ disant la voir partout. Fellini veut encore montrer le côté burlesque de l’Eglise . Mais c’est réellement dans ses films plus personnels tels que Amarcord , Fellini Roma et Huit et demi, que sa critique de l’Eglise est la plus forte lui-même ayant eu  une éducation catholique et étant toujours un fervent catholique. Il filme à chaque fois le sujet à 2 périodes : L'Eglise actuelle (des années 70) décadente , et inconsciente de la modernité qui l’entoure  essayant toujours de préserver la bienséance et une espèce de gloire perdue. Et l'Eglise de son enfance (des années 20-30 ) omniprésente dans la société et surtout à l'école où Fellini recevra comme les autres une éducation catholique très stricte ce qui le marquera profondément .
Dans ses souvenirs, l'Eglise est donc toujours en rapport avec l'école . Les enfants doivent porter des uniformes noirs et leurs cours sont donnés par des prêtres qui sont en général très sévères et rejettent toute forme de contact avec le sexe en diabolisant la femme.
Dans Huit et Demi durant la rencontre entre Guido et l'archevêque, Guido Anselmi repense en voyant une femme aux formes généreuses à ses jeunes années quand il était au collège jésuite. On le voit alors petit et insouciant, se faire pousser par ses camarades de classe pour aller voir une femme appelée la Saraghina




 Il s’agit d’une femme ronde aux allures de monstre ressemblant a une ancienne danseuse de cabaret. Les amis de Guido l’appelle pour qu’il vienne la voir avec lui et après une contre-plongée sur Guido avec une statue cléricale au premier plan (accentuant le danger qui pèse sur lui) il consent à aller sur la plage et appelle La Saraghina qui sort d’un bunker. Ils lui demandent de danser la rumba pour quelques sous. L’ami, après avoir donné les sous s’enfuit comme effrayé. La Saraghina danse donc de manière sensuelle. Guido est alors comme ensorcelé par ces formes de femmes qu’il voit pour la première fois. Tout à coup, des prêtres arrivent et le poursuivent pour le ramener à l'école , cette poursuite est en accéléré ce qui la rend burlesque. Il revient a l'école par un couloir ou sont affiché tout les directeurs de l'école (des prêtres) depuis sa création , Fellini fait un gros plan sur ces portraits et les faits défilé jusqu'à tombé sur le directeur actuel qui ressemble bien a ses prédécesseurs c’est à dire un prêtre au regard sévère , le réalisateur nous montre une nouvelle fois le manque de renouvellement de l'Église.  Il est jugé par un tribunal ecclésiastique dans une salle vide où sa mère pleure à côté de lui , Fellini fait des gros plans sur toutes les personnes présente qui prononce tous le même mot : “Vergogna” ce qui veut dire honte . Cette scène montre bien que pour Fellini l'Église lui a pris sa liberté le privant des plaisirs du désir et de la volonté de s’amuser. Dans Fellini Roma,   il filme encore une école durant les années 30 où lors d’une projection d’un monument romain avec des diapositives,  le prêtre passe sur une image de femme nue et les fesses en arrière . Les enseignants jésuites sont alors paniqués, mais le mal est fait. La caméra zoome sur un enfant qui vient d’entrevoir la tentation cachée, ce qui le réjouit et le fait rire. Il agite ses mains comme s’il desirait toucher le postérieur de la jeune femme.



 Dans Amarcord, la scène est différente , Titta n’est pas dans une école jésuite, mais il est forcé d’aller à l'église comme tout bon Italien. Il se confesse mais à la question “est-ce que tu te touches?” que lui pose le prêtre, il répond par un simple “non”, alors que dans ses pensées,  iest déjà le Fellini que l’on connaît avec ses fantasmes d’adolescent en pleine puberté .
A chaque fois la représentation de l'Église est austère et sévère. C’est une prison morale d'où l’on ne s'échappe que par la tentation du féminin comme avec La Saraghina ou la diapositive obscène. Fellini nous montre qu’il a mal vécu cette éducation religieuse, qu’il a totalement critiqué par la suite. Mais en même temps, elle l’a façonné tout d’abord parce qu’il est resté catholique et que la restriction a créé des obsessions qui sont devenues des fantasmes et ainsi l'Église a fait germer dans sa tête des rêveries hérétiques dont Rome est la capitale .
c) Rome : La cité de Fellinihttp://upload.wikimedia.org/wikipedia/it/4/47/Roma_Fellini.jpg
Comme New-York est la ville de Woody Allen, Rome est la ville de Federico Fellini. Au cinéma, les deux s’assemblent de manière parfaite. Je veux dire par là que Fellini a filmé cette ville sous tous les angles de long en large, du Château St Ange à la Fontaine de Trevi. Rome est présente dans quasiment tous les films de Fellini. En 1972, il lui dédie même un film, Fellini Roma ,qui est un véritable hommage à la capitale des arts .
Fellini distingue 2 Rome : La décadente faite de hippies, de nobles fauchés et d’intellectuels ennuyeux et La Vieille, faite de gloire antique avec des monuments tous plus merveilleux les uns que les autres . Ces deux villes coexistent et s’assemblent, Cela crée, comme le dirait Fellini, “l’esprit romain” dont il est le descendant et le protecteur . Dans Fellini Roma, cet “esprit romain” se perçoit au début du film par la traversée symbolique du Rubicon par un enseignant et ses élèves comme César autrefois.

Fellini donne même un visage à cette ville, celui de l’actrice Anna Magnani qu’il décrit dans Fellini Roma comme le symbole de cette ville en utilisant des adjectifs allant du bon au mauvais, d’aristocrate à bouffonne (EXTRAIT FELLINI ROMA Anna Magnani).
Son rapport personnel à cette ville et comment il en est venu à en faire son lieu de tournage favori est montré de façon quasi intégrale dans Fellini Roma où un jeune beau et élégant arrive de province dans la capitale et emménage dans un appartement collectif , c’est la Rome des années 30 populaire et chaleureuse, mais aussi humide et sale . Dans une scène, le jeune qui vient d’arriver en ville descend le soir dans la rue et se fait inviter à la table des clients du restaurant qui occupent un espace sur la chaussée et touchent presque le tramway et où apparemment tout le quartier se retrouve pour dîner dans une ambiance populaire et chaleureuse. Il s’y assoit et voit ces gens qui crient, qui mangent de la nourriture lourde et s’insultent, tout cela dans la chaleur de l'été.


Dans cet extrait, nous percevons donc le peuple romain rassemblé dans un dîner quasi collectif. Au début de la scène, le réalisateur fait un travelling sur les clients du restaurant pour les passer en revue et nous faire percevoir l’ambiance qui règne. Il enchaîne ensuite les plans rapprochés  sur les différents clients du restaurant. Tout cela dans sur une musique traditionnelle italienne, les plats traditionnels romains eux aussi sont montrés et ce sont à chaque fois des plats lourds et consistants. La scène se termine par un travelling sur le tramway qui frôle les tables du restaurant terminant ainsi le portrait de la Rome populaire par Fellini. A chaque fois, Fellini veut nous montrer la vraie Rome, celle qu’il a connue car nous avons des raisons de penser que le jeune provincial de Fellini Roma n’est autre que Fellini jeune arrivant à Rome et découvrant bon nombre de lieux qui le marqueront . Comme le cabaret de La Barafonda, qu’il dit a un moment dans Fellini Roma, a des jeunes étudiants romains vouloir filmé celui-ci et parvenir a reproduire l’ambiance qui y règne durant les années 30 c’est a dire celle d’un cabaret populaire typique avec du bruit , de la saleté et des agitateurs empêchant les artistes de faire leur travail . Il nous montre aussi les bordels romains de sa jeunesse en séparant bien les bas de gammes (dans un sous-sol avec des prostituées moche et âgée avec un décor fait de carrelage sinistre et une clientèle de soldat) et les hautes de gammes (dans un immeuble possédant un ascenseur pour aller aux chambres , avec des prostituée belles et jeunes et un décor plus élaborée avec une dominante de rouge).
Enfin Fellini, nous fait découvrir les quartiers intellectuels romains cette fois-ci dans les années 60-70 la ou le pessimisme règne, comme quand un intellectuel lui dit que la fin du monde commencera a Rome, et la ou les troubles entre étudiants et policiers sont fréquent, en somme ces quartiers sont a l’image de l'époque enclin a la réflexion et a la contestation. Fellini-Roma fini enfin par une chevauchée nocturne d’une troupe de motard passant devant tout les grands monuments romains du Colisée au Château St Ange comme si Fellini voulait nous montrer la beauté de cette ville a travers un tour d’horizon rapide de ses principaux monuments nous invitant à aimer cette ville comme il la aimé. Rome restera donc une sorte de muse pour Fellini, une capitale de ses fantasmes, avec son histoire et ses édifices majestueux. Rome est pour Fellini une véritable porte vers un monde onirique  dont lui seul a les clés .

II. LE MONDE ONIRIQUE ET LES FANTASMES DE FELLINI

a. LE MONDE ONIRIQUE DE FELLINI:

    Les films de Fellini sont tous marqués par le monde onirique.
Dans Satyricon, les couleurs utilisées sont très intéressantes. Tout ce qui représente la vie aura des couleurs assez chaudes comme le rouge, le oranges et quelques jaunes, mais, tout ce qui représente la mort aura une couleur froide, comme le bleu, le blanc, le gris...



 Cette scène commence par un contre champ où on voit Giton. C’est un des personnages principaux, celui qui donne un sens à l’histoire. Mais, il ne prononce presque pas une seule  parole pendant tout le film. Sa première phrase et une de ses dernières est: “Ho scelto lui” qui en français veut dire “Je le choisisi lui”. Il dit cette phrase quand il doit choisir un des deux prétendants.  C’est une personne qui est “absente”. Giton a une peau assez pâle, on pourrait penser que c’est parce que c’est un personnage qui ne parle pas et comme on l’a déjà dit “absent”. Ces éléments nous font penser à une sorte de spectre.
 On voit à la suite un plan rapproché de Giton et Encolpe. Encolpe est dans l’ombre, sauf le bras qui ’est l’unique lien entre les deux. Et Giton est illuminé par un faisceau de lumière,  ce qui fait que les deux personnages sont totalement opposés, pureté et luxure. On peut voir la différence de couleusr aussi après quand Gitan fait un massage à Encolpe et que celui-ci a des couleurs beaucoup plus vives que l’autre.
  Quelques éléments nous laissent entendre que entre les deux personnages, il y a une rencontre amoureuse. Tout d’abord, Encolpe enlève la ceinture de Giton tandis que lui caresse son bras. Giton fait un baiser sur le poignet d’ Encolpe qui est suivi d’un zoom sur le baiser qui devient de plus en plus passionné. On voit finalement Encolpe de dos qui est massé par l’autre amoureux une autre fois avec l’aide du zoom et du fondu pour faire penser au spectateur qu’ils ont une relation.  Cette scène prend fin par une image des deux amants couchés sur un lit, l’un protégeant l’autre.
  Pendant tout cet extrait il n’y a pas de bruit. Cela pourrait nous envoyer à l’intimité et à l’amour entre ces deux hommes tout de même être dans un film ce qui relève du public et de la vision de la scène.


  Une autre scène qui nous renvoie dans ce monde onirique est celle du Harem de 8 e ½ . Guido est en train de penser à son film pendant que sa femme lui parle. Durant ce dialogue qui s’apparente à un monologue, car Luisa est la seule à parler, il pense à d’autres choses et  commence à rêver.
  Tout débute avec un gros plan de Guido habillé en noir et blanc, ce qui contraste avec le fond qui est complètement blanc. Peut être le fond représente la société et donc que Guido est complètement décalé de la société. Guido porte des lunettes de soleil avec lesquelles on ne peut pas voir ses yeux. Ceci rend ce plan très confus puisque le gros plan est normalement utilisé pour filmer les yeux, mais ici on ne les voit pas. On peut donc déduire que Guido est dans un autre monde, à part, le monde des rêves.
  Le plan moyen de Carla qui chante nous transporte dans une atmosphère presque divine. C’est le lien avec le rêve du harem de Guido.
  L’arrivée de Guido dans cet endroit est très attendue. Toutes les femmes présentes sont impatientes de le voir et quand il arrive on dirait Noël avec les cadeaux et la neige. À la minute 02:35 une femme regarde la caméra et dit “È un tesoro!” qu’on peut traduire par “Comme ’il est charmant!”. On rompt donc la barrière entre le spectateur et le film, on casse ce qu’on appelle le quatrième mur. Le quatrième mur en théâtre comme en cinéma et en Télévision c’est le public puisque dans tous ces milieux on doit créer une distanciation avec le public pour rendre les regards beaucoup plus intenses. Dans le cinéma, au contraire qu’au théâtre, on ne se doit pas de regarder à la caméra, sauf, pour envoyer un message assez explicite au voyeur.
   La caméra fait un “travelling”(comment? ascendant, latéral en arrière?)  à travers tout le bâtiment, montrant toutes les femmes de ce harem. Ce sont toutes les femmes que Guido a rencontrées..
   Au moment de l’arrivée de Guido, des draps passent devant la caméra. Ils dessinent une sorte barrière effective qui rendent l’ambiance beaucoup plus onirique dans la pièce, car l’image devient parfois floue.
   Une nouvelle femme fait partie du harem. Une femme hawaïenne ce qui relève de l’exotisme ce qui est relié avec le comportement de Guido puisqu’il la traite comme une bête sauvage, une tigresse et elle se laisse faire avec plaisir.
  Grâce à une contre- plongée,  on reconnaît une femme appelée Rosella. Ce positionnement de la caméra lui permet de dominer Guido et le spectateur.
 On peut voir que Guido ne fait rien. On remarque que ses mains sont toujours visibles peut-être pour montrer que c’est lui le chef et qu’ il ne doit rien faire.
  La poudre que la femme souffle rend la scène encore plus onirique. Elle forme comme un nuage léger qui pourrait rappeler l’expression “être comme sur un nuage”.
  Les femmes parlent entre elles mais sans se regarder entre elle. Elles regardent seulement Guido mais ne communiquent pas avec lui. Ceci montre que Guido est le centre de tout cet univers sorti de son imagination.
b. LES FANTASMES DE FELLINI:


“Un homme n'épouse jamais son fantasme…”  Federico Fellini
Sinon ça deviendrait sa réalité ... Or le fantasme c'est s'inventer quelque chose d'inaccessible ... d'imaginaire ... où on peut laisser l'esprit s'évader. Le fantasme est un monde parallèle au réel pas ce que l'on recherche …




Fellini présente une claire obsession pour les femmes. Il les utilise pour échapper à la vie réelle.
Un exemple parfait est le dessin qui est sur la couverture d’un livre appelé The Book of Dreams (2008) (http://www.amazon.com/Federico-Fellini-The-Book-Dreams/dp/0847831353 ) où toutes les femmes sont totalement nues, fixent Fellini et lui parlent…
http://3.bp.blogspot.com/_Fn31HmQldMg/Smf0Iv1HE9I/AAAAAAAAAaI/c4fkP5QC31I/s320/book+of+dreams.jpg
Les femmes sont énormes avec des seins et des hanches très généreux. Quelques-unes qui sont au fond ont des positions très bizarres et vulgaires ce qui pour lui peut être attractif et nous renvoie au sexe ainsi que à la sensualité de la femme selon Fellini. Une des femmes (celle qui est juste devant) est en train de l’appeler. Elle a une position provocante. Quatre yeux remplissent l’image. On peut penser que trois sont des yeux de femme et que celui qui est à gauche en bas est celui de Fellini. En effet, quand il se dessine lui-même, il le fait ainsi. L’oeil de Fellini a l’air d’être fâché. Les autres ont un air plutôt machiavéliques. On voit que les yeux des femmes sont de couleur bleue, comme les cheveux de la femme qu’on vient de décrire. Les yeux regardent à l’infini, mais, tout de même, on sent qu’ils nous regardent. De plus, ils sont tous les trois dans un espace en noir et blanc ce qui fait qu’ils sontt beaucoup plus perceptibles. Fellini est, aussi, sur le dessin. Il est au milieu à gauche et il dit “Hai visto che sono riuscito a vederti davvero”. À première vue, on ne le voit pas, mais c’est après un deuxième regard qu’on réussti à le voir. Ce qui pourrait vouloir dire qu’il se voit moins important que les femmes. Il est à côté de ce qui ressemble au couvercle d’une poubelle, d’où il a tout fait sortir et où il n’a rien laissé dedans. Le choix d’une poubelle et de son couvercle nous renvoie à l’image assez claire de ses créations et imaginations les plus obscures. C’est de là que les femmes sortent, de son cerveau et son imagination
Cette image n’a pas de date précise puisque The Book Of Dreams est un recueil posthume où on a publié tous les dessins de Fellini trouvés après sa mort. En tout cas, ce dessin est plus actuel que celui- à…

image-work-fellini_i_vitelloni_lithographie_originale__original_lithograph__litografia_originale-10206-450-450.jpgLe deuxième dessin présenté, dans l’ordre chronologique est le plus ancien des deux (1956). Ce qu’on voulait faire voir, c’est la différence entre les deux dessins. Le dernier montré est une lithographie d’une scène d’un film de Fellini appelé I Viteloni. Le dessin est fait en noir et blanc, mais tout de même il est beaucoup moins obscur que celui de la couverture de The Book Of Dreams qui même si il est en couleur a une ambiance beaucoup plus sinistre, ténébreuse et sombre.





L’un symbolise une simple scène de film et l’autre toutes les choses qui sont au fond de la pensée de Fellini. On pourrait dire que les dessins de Fellini représentent ses fantasmes. On pourrait dire, ainsi, que Fellini utilise ses dessins pour mettre en place des événements qu’il ne peut pas créer ni dans la vie réelle ni dans ses films. On voit, aussi, une évolution de ses fantasmes. Du simple et sans aucun sous-entendu, au plus macabre et tordu des pensées de Fellini.


c. LE MONDE DU SPECTACLE:



Nous sommes ici devant une mise en abîme : Une pièce théâtre dans un film. Celle-ci pourrait faire que le spectateur soit beaucoup plus intégré dans ce monde que Fellini nous présente dans beaucoup de ses films Otto e Mezzo (Avec le cinéma), Satyricon (Avec le théâtre), I Clowns (Avec le cirque),  Casanova… Le monde du Spectacle.
      La scène commence au milieu de la pièce de théâtre de Vernacchio, un fameux acteur du monde de Satyricon. Il est en train de jouer une pièce sans aucun sens. Cela pourrait nous renvoyer à l’absurde du monde du spectacle et nous donner une vision assez proche du rêve. Puisque tout est placé comme dans le désordre, simulant un rêve qui n’est pas achevé.
     Dans cette pièce, on voit Vernacchio et une femme qui sont en train de jouer une scène ensemble, mais aucun deux ne parle. Vernacchio pousse des cris et la femme fait tourner un masque pendant qu’elle le regarde. Tout à coup, Vernacchio commence à expulser des flatulences devant le public qui adore ça. Tout au long de cette action de Vernacchio et de la femme, un bruit de fond c’est une sortede  cri d’oiseau, mais en réalité c’est un des acteurs qui fait le bruit.
      Cet acteur apparaît alors sur scène en faisant son bruit caractéristique. Il fait faire rentrer un homme qui est menoté et poussé par deux gardiens jusqu’à un moignon. La femme qui avant avait le masque fait une danse autour de l’homme qu’on a rapproché du moignon.
       À travers quelques gros plans sur le visage de la femme et de l’homme, on voit leurs regards. L’homme qui n'arrêtait pas de crier se calme et la suit du regard.
    Vernacchio apparaît et dit ses premiers mots sur scène. Au moins les seuls qu’on peut comprendre. Il expose, ici, le cas de cet homme qui l’a volé et donc trahi. Il a une hache entre les mains qu’il pose sur le sol. Ce discours qu’il prononce fait qu’une femme explose de rire. On voit ici aussi l’absurde du public. Avec le lever de la hache, le bruit du choc contre le moignon et le cri de l’homme,  on comprend que Vernacchio a coupé la main de l’homme. Tout le monde applaudit et finalement, on voit la main de l’homme sur le moignon.
       Cette main nous laisse voir que même si le théâtre ou n’importe quel type de spectacle apparaît sous forme de rêve, il a des répercutions sur la réalité et que tout n’est pas fictif.




  Nous pouvons voir, tout d’abord, l'annonce d’une tragédie, la mort d’un des clowns.
Cette annonce se transforme très rapidement en comédie quand l’un des clowns sert de pupitre à celui qui va diriger le concert qui pose une bougie sur son son arrière.
  De plus on fait une description négative du défunt “Non si poteva dire bello, non si poteva dire intelligente...” quand normalement c’est un éloge du mort qu’on fait lors d’un funérailles.
  Ce qui à l’air d’être un cheval, ou plutôt, deux hommes dans un déguisement de cheval  interrompt l’évènement pour rouler sur le sable. L’idée de voir un homme faisant de cheval nous renvoie à un autre monde un monde parallèle. On ne sait pas si Federico Fellini a choisi de le faire par choix personnel ou par le manque d’un cheval apte pour faire ceci.
   On nous montre comment on présente le mort pour son funérailles. On étire les manches du costume puis on les replies. On construit son cercueil en se faisant mal aux doigts avec le marteau. De même la veillée finie en jetant le cercueil dans un tunnel qui fait tomber le défunt sur le sable.
Cet extrait à la fois comique et tragique nous montre la simplicité et la complexité de ce monde.


Federico Fellini nous montre dans tous ses film une forte puissance du monde onirique dans ses films et dans ses pensés. Fellini est envahi par ce monde par lequel il est maîtrisé et d’une forme soumis. Mais Fellini profite de cette soumission pour en faire des films qui passeront à la postérité. En quelque sorte Fellini est utilisé par le monde onirique pendant que lui l’utilise à son tour.

Fellini est si enveloppé et maîtrisé par le monde onirique comme il l’est par l’image de la femme.
Axe III : Les femmes de Fellini.

“Femme, un monde de divers charmes et mystères”
( Federico Fellini Segni di cinema , 50 DISEGNI 1953-1993 . NUAGES)

Pour Fellini , l’univers féminin est multiforme, fascinant ,une source d’inspiration en plus d’un pilier de sa vie et de sa création . Dans sa cinématographie, cette  idée est claire. La femme interprète plusieurs rôles.
Elle est tour à tour l’amante idéale, l’être inaccessible à la  beauté divine ou une évocation  du désir sexuel adolescent.

a) La femme sensuelle , l’amante idéale .


A travers certains de  ses personnages féminins,  Federico Fellini  cherche à représenter son idée de l’amante idéale tant importante dans sa vie et dans son oeuvre. On la retrouve représentée par de nombreuses actrices, dans ses films les plus personnels comme Amarcord ( je me rappelle) , dans 8 ½  ou dans La dolce vita.

Cette vision est remarquable dans le personnage de la Gradisca interprétée par Magali Noël dans le film d’Amarcord.
Dans  cet extrait, le directeur italien nous situe dans une chambre rose, couleur qui évoque  le stéréotype de la femme et représente la sensualité. Cette chambre est  décorée avec des éléments comme une  grande lampe, un fauteuil et un table avec un design  classique ainsi que des rideaux roses qui accentuent l‘intimité de cette scène.
Notre personnage, La Gradisca est vêtue de  rouge avec des habits traditionnels et élégants , ses lèvres et ses cheveux de la même couleur  symbolisent la flamme de la passion,la pulsion sexuelle et l’érotisme de cette femme .
Elle porte aussi un foulard noir ce qui provoque un contraste avec les couleurs claires et douces de la chambre , cela la met inévitablement en valeur dans cette scène.
         Des instants  plus tard, elle  commence à danser.
L’actrice cherche  à provoquer le spectateur à travers des mouvements élégants et sensuels  comme des mouvements des  hanches, le clignement de ses yeux ou la simulation d’ une morsure qui relève l’ aspect animal mais sensuel de la femme . Le caractère excessif de ces gestes la rendent par contre ridicule.
            Plus tard , vêtue seulement d’une nuisette pour mettre en avant l’envie de provoquer , elle invite le prince au plaisir corporel en accentuant ses gestes à travers des pauses .
Le bonnet rouge qu’elle continue à porter connote la passion intellectuelle, la sensualité provoquée par les pensées. Finalement, elle va se cacher dans le lit, sous les draps. Ce  jeu provoque  une curiosité érotique chez le spectateur. Cette idée est enrichie grâce à la musique composée par Nino Rota qui illustre parfaitement la situation avec une mélodie, classique, romantique et délicate.
                            La Gradisca interpretee par Magali Noell dans le film d’Amarcord (1973)
   
Grâce à un autre extrait  de ce même film, Amarcord, on peut justifier cette vision de la Gradisca comme amante idéale. Le protagoniste de ce film, l’adolescent Titta, déclare dans la scène du cinéma “ A me mi fa svenire la Gradisca , io voglio una moglie come la Gradisca” ce qui veut dire que la Gradisca le fait s'évanouir , il veut un femme comme elle.
Cela prouve clairement que la vision de la femme idéale pour cet adolescent  et pour le propre  directeur, c’ est  la Gradisca, une femme traditionnelle , mais à la fois sensuelle et féminine.



Carla, personnage interprété par Sandra Milo apparaissant dans le film de 8 ½ est aussi un exemple de femme et d’amante idéale selon la vision du directeur italien.






Par ailleurs, dans le film Fellini- Satyricon, on voit les valeurs traditionnelles, conservatrices et l'idée de la femme selon le personnage de Vernacchio et probablement selon Felini .Dans cette scène, ce personnage, un acteur romain, nous présente son esclave qu’il définit comme plus qu’une femme du fait de son organisation, de son savoir et de sa capacité à s’occuper du ménage.

Fellini cherche donc comme on l’a vu à representer son modèle d’amante a travers ses personnages. Pour Fellini cette dernière dois être à la fois une femme traditionelle , élégante  mais au même temps sensuelle et attrayante, celle ci est la vision du directeur italien.


b)La Femme idéalisée ,  symbole de la perfection , divinite , femme inatteignable.

Un des rôles les plus importants qu’on retrouve chez les femmes dans l’univers fellinien est  le symbole de la beauté parfaite. Elle joue presque le rôle d’un être surnaturel  dont on ne peut que rêver. Ce type de femmes est un symbole, un pilier et un élément incontournable de l’oeuvre du directeur italien. On peut le voir dans des films comme La dolce vita8 ½ ou Juliette des esprits.

Les inoubliables  d’Anita Ekberg et Marcello Mastroianni dans La dolce vita (1960)  présentent une scène des plus connues de la cinématographie du XXe siecle et cette dernière représente parfaitement cette vision de la femme surnaturelle.


Sylvia interprétée par Anita Ekberg invite Marcello Mastroianni à rentrer dans la fontaine avec elle. Ses cheveux longs et blonds ainsi que son corps et sa poitrine développés nous montrent la perfection physique de cette femme. Elle est comme une déesse, avec sa robe noire qui la découvre partiellement. Elle provoque l’effet contraire chez le spectateur qui peut la voir comme une tentation impossible à éviter pour le personnage de Marcello. Ce personnage qui nous est présenté reste donc pour le spectateur comme un mélange de déesse pure et une incarnation du plaisir physique et du désir corporel.

Dans le film de 8 ½ (1963), on retrouve un autre personnage qui  représente de manière plus simple le rôle de femme surnaturelle,  c’est le personnage de Claudia interprétée par Claudia Cardinale. Dans la scène du film, Claudia nous est présentée vêtue de blanc, pour évoquer la pureté. Elle est dans une salle blanche ce qui révèle presque une situation onirique et transforme donc ce personnage en un personnage de rêve. On constate aussi que cette scène est filmée grâce à une caméra  travelling , qui suit Claudia  comme si le directeur voulait faire arriver  le  spectateur à elle, mais sans succès,car ce personnage s’en va . A travers  cela le directeur nous présente cette femme comme un être surnaturel dont nous simple mortel on  ne peut pas avoir connaissance. Elle porte enfin un chandelier dans sa main qu’elle dépose sur une table avec un mouvement élégant et rapide ,comme si elle dansait. Ceci renforce notre idée, l’apport du chandelier signifie l’apport de lumière et donc la source d’inspiration. Cette femme surnaturelle, pure ,issue du rêve est la source d’inspiration et de guérison comme on voit dans l’autre extrait où elle offre de l’eau à Guido. Elle est la solution aux problèmes du personnage , l’aide divine.

Enfin, Sandra Milo interprétant Susy dans le film Giuglietta degli Spiriti  est un mélange des deux personnages précèdents. Elle est évidemment traitée comme une déesse comme on voit dans une des premières scènes du film où Susy apparait dans un lit qui est portee  par plusieurs hommes au bord de la mer. Cette soumission des hommes montre parfaitement le caractere de superiorite qu’a ce personnage feminin ou qu’en tout cas croit avoir. Dans certaines scenes du film, Susy apparait vetue de blanc ce qui symbolise comme on a dit precedamment la purete mais cela s’oppose tres fortement à des scenes posterieures où elle est habillee de noir et de rouge. Dans de nombreuses scènes, ce personnage est en effet à moitié nue . Donc le directeur cherche à representer un personnage qui se métamorphose tout d’abord habillé en blanc du fait qu’elle est une amie une guide pour juliette, la protagoniste. Plus tard, en rouge car elle represente une incitation au mauvais. Selon moi,  pour le directeur italien cette femme est un etre surnaturel du fait de sa beauté physique, mais pas une source d’inspiration ni une muse .
La femme divine est donc extrement multiforme dans la pensée fantastique de Federico fellini, elle peut être muse, symbole d’une beauté physique inatteignable ou simplement source d’inspiration.


c)La femme comme évocation de la libido adolescente

Une des caractéristiques principales du cinéma du directeur italien ce sont ses femmes qui représentent  le désir sexuel . Cette émotion peut  être liée à l'étape de son adolescence qui l’a profondément marquer, mais elle est liée  à toute sa vie ,comme on l’a découvert à travers ses desseins qui représentent la plupart du temps des femmes opulentes avec d’ énormes poitrines et postérieurs, des desseins qui représentent   le type de physique de la femme qui plaît au directeur .Ces idees sont originellement dessinées puis ensuite interpretées par le propre auteur pour pouvoir finalement etre representees dans ses films.



Parmis ses représentation du désir sexuel à travers des femmes on peut distinguer La Saraghina , qu’on a déjà évoquée précédemment , qui est payée par les enfants pour danser la Rumba et ainsi les exciter.

Comme on voit graceáa ce dessein du propre Federico Fellini ,c’est l’enorme posterieur de la femme qui excite les enfants , qui devellope leur libido , leur appetit sexuel c’est cela qui fait de cette femme un objet d’admiration pour ces enfants. D’une autre part,on apprecie sur cette photo que cette femme est decoifée et a un aspect grotesque cela la présente comme un animal. On cherche à la représenter naturelle tout comme le désir des adolescents. Celle-la est une des causes de leur enthousiasme face à elle. Par contre, elle est habillée de noir et elle sort de l’obscurité cela connote le mauvais et l’obscurité de cette femme. Donc selon le point de vue du spectateur la vision de ce personnage est differente et les points de vue possibles sont donc antagoniques comme on l’a vu.

La Tabatière d’Amarcord est un des plus fameux personnages de Fellini , elle aussi grace à sa volumineuse poitrine est une représentation  de la pulsion sexuelle. En plus de la reférence claire à la poitrine maternelle.  Dans cet extrait, elle recompense le jeune Titta qui l’a aidée en lui offrant un de ses seins, cela est  aussi un référence au lait  maternel.

federico-fellini.jpg

Comme on a vu le désir adolescent, cette pulsion naturelle est vraiment présente dans de nombreux films de Fellini. On le constate même dans Fellini Roma, un film où l’enfance et l’adolescence ne sont pas de thèmes principaux. Par contre,  comme on l’ a déjà évoqué dans unes des premières scènes, on nous présente la joie des enfants face à la projection accidentelle de la part d’un professeur de l’image d’une femme nue.

Ce dessin illustre ce désir sexuel et ce goût eternel du directeur italien pour les femmes corpulentes et vers les caractères féminins excessifs dans ce cas une poitrine excessive qui étouffe même le personnage de ce dessin. Ce gout personnel envers ce type de femme ou l’obsession des seins , probablement issue du symbole des femmes maternelles , influence énormément sa cinématographie et ses personnages, jusqu'à les faire devenir mondialement connus à cause de sa particularité,  un symbole de son travail.

"Pour moi, la femme est la représentation du principe éternel de la création...Je trouverai un autre cliché demain, mais pour aujourd'hui, ça vous va ?"

Federico Fellini à travers cette phrase justifie totalement son comportement obsessionnel face à la femme qui en plus d'être mère, soeur, fille, amie et compagne est l'élément le plus important de l'humanité du fait qu’elle permet la continuité de cette dernière et cela la fait digne d’admiration et source d'inspiration face aux yeux du directeur.
Ce dessin de Federico Fellini évoque parfaitement cette idée de la femme comme l’origine de tout.

Conclusion :



Les personnages de Federico Fellini sont l’image de ses pensée les plus profondes. Ils sont l’incarnation de ses désirs fantasques (avec les femmes notamment), de ses souvenirs d’enfance et du monde onirique dans lequel il s'échappe bien souvent. Pour cela, il fut toute sa vie encensé par la critique et par le monde du cinéma comme le montre ses nombreuses récompenses: le Lion d’or d'honneur (1985), La Palme d’or (1960) et quatre oscars du meilleur film étranger (1957 pour la Strada,1958 pour les nuits de Cabiria, 1964 pour Huit et demi,1975 pour Amarcord). L'héritage de Fellini a traversée les décennies, et aujourd’hui nombreux sont  les réalisateurs qui lui rendent hommage. C’est le cas pour le film La Grande Bellezza un film de Paolo Sorrentino sortie en 2013 , racontant la vie mondaine de Jep Gambardella un journaliste membre de la bourgeoisie romaine riche et décadente. Le film a reçu l'oscar du meilleur film étranger et est une réécriture évidente de La Dolce Vita. Nous pouvons aussi citer le film Nine de Rob Marshall et qui est un remake moderne de Huit et demie sous forme de comédie musicale avec des acteurs américains (Nicole Kidman, Daniel Day-Lewis, Marion Cotillard, etc…). Ainsi les obsessions de Fellini a savoir : La figure de la femme (qu’il n’a cessé d’explorer), son enfance et le monde des rêves , ont permis a Fellini de créer des personnages d’une grande originalité et d’une grande profondeur certains sont même devenue culte comme: Guido Anselmi et Claudia  (Huit et demie) et Marcello et Sylvia (La Dolce Vita). Les films dans lesquels jouent ces personnages, c’est à dire ce principalement sortie dans les années 60-70 (Fellini Roma, Amarcord, La Dolce vita, Huit et Demie, Les clowns, Satyricon et Juliette des esprits), sont  entrée dans le panthéon du cinéma et dans la culture cinématographique populaire tout comme leur réalisateur Federico Fellini considéré encore aujourd’hui comme le 10ème meilleur réalisateur de tout les temps par la prestigieuse académie des arts et sciences du cinéma.


Bibliographie:

Internet:

Wikipedia
Youtube
L'internaute

Revues:

Il Cineasta
The Book Of Dreams
Federico Fellini Segni di cinema , 50 DISEGNI 1953-1993 . NUAGES